Greetings Descriptions du produit:
Détails sur le produit
- Rang parmi les ventes Amazon: #183518 dans DVD
- Sorti le: 2003-03-10
- Format vidéo: 1.33:1
- Nombre de disques: 1
- Format: PAL
- Nombre de disques: 1
- Durée: 88 minutes
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1 internautes sur 1 ont trouvé ce commentaire utile."Greetings" et "Hi Mom": du concentré de 60's
Par LD
Il existe des films qui donnent l'impression d'être en prise relativement directe avec leur époque, de la refléter en partie, d'en exprimer quelque peu l'esprit. Pour la fin des années 60 et le tout début des années 70 aux Etats-Unis, viennent à l'esprit les deux films tournés par Brian de Palma avec Robert de Niro, Greetings (1968) et Hi, Mom ! (1969). On pourrait y ajouter Taking Off de Milos Forman, à peine plus tardif (1971) - à noter que Carlotta vient de le ressortir en salle: espérons qu'un dvd est à venir.Greetings et Hi, Mom! (voir les synopsis) reflètent un certain nombre des préoccupations et bouleversements de l'époque, vus essentiellement du point de vue de sa jeunesse: la libération des moeurs; l'embourbement dans le conflit vietnamien et la volonté pour de jeunes hommes d'échapper à la conscription; les combats des Noirs américains, qui dépassent la simple obtention des droits pour exiger un retournement des valeurs; la révolte contre la société bourgeoise et consumériste; le conflit entre le réformisme et l'action révolutionnaire, etc.Hi, Mom! est une sorte de suite de Greetings mais se concentre sur le seul personnage de Jon Rubin, celui incarné par De Niro. Dans les deux cas, la trame est assez lâche, le récit à épisodes. La forme semble libre. De Palma s'amuse en filmant, du choix des cadres au montage, en multipliant les effets (accélérés, pour donner l'impression de films burlesques du muet; arrêts sur image, etc). Il cite beaucoup des "maîtres de la modernité cinématographique", Godard et Antonioni en tête, sans oublier son maître, Hitchcock. Dans Hi, Mom!, une caméra filme en N&B dans la rue pour un résultat digne du meilleur cinéma-vérité.Mais on est chez Brian de De Palma, cinéaste cinéphile déjà bien affirmé, conscient de ses citations comme des styles qu'il adopte, mais aussi apprenti en manipulation par les images qui cherche à se que l'on se pose des questions sur elles. De prime abord, on a donc l'impression de voir des films portés par une énergie communicative, plus ou moins en prise avec la réalité, en grande partie improvisés. Alors qu'en y regardant de plus près - comme les suppléments dans les deux dvd y invitent - on constate que sans être complètement aboutis, ces deux essais portent plus qu'ils n'en ont l'air.Tout d'abord parce qu'il y a en eux de la satire, qui affecte tous les personnages, y compris ceux qui pourraient sembler proches de De Palma - c'est le cas du conspirationniste obsédé par l'assassinat de Kennedy dans Greetings, et de Jon Rubin, le voyeur des deux films. Cet adepte du "Peep Art" (le Voy'Art), pour qui tout doit passer par la caméra en étant parfaitement minuté, dont les tentatives ne font que le conduire à dire bonjour à sa maman à la télévision, n'est pas beaucoup mieux traité que les autres.Il faut dire que, si De Palma est connu pour ses obsessions, elles sont ici déjà présentes mais mises à distance avec bonne humeur, un humour et une ironie bienvenus.Ensuite parce que la critique du pouvoir de manipulation par les images devient avec Hi, Mom! prépondérante. Le passage du "théâtre de la révolte" où se joue "Be Black, Baby", pièce-happening où les rôles sont inversés - les blancs deviennent noirs, les spectateurs acteurs - en étant filmée dans le plus pur style cinéma-vérité finit par mettre tout le monde dos à dos. Tout le monde est soit manipulateur soit manipulé, et tout le monde semble y trouver son compte. De Palma pose des questions de morale des images tout en soulevant des questions politiques plus que chaudes à l'époque.Ce sont ces aspects et bien d'autres encore qui sont creusés dans les suppléments à ces deux disques, tous conçus par de fort compétents spécialistes.- GREETINGS comprend une préface de Luc Lagier et un commentaire de Jean-Baptiste Thoret. Auteur d'un excellent livre sur l'assassinat du président Kennedy et comment sa représentation a eu un impact considérable sur cette génération de cinéastes (26 secondes : L'Amérique éclaboussée: voir mon commentaire), Thoret bredouille parfois un peu et se laisse dépasser dans son commentaire, mais il donne nombre d'éléments de contextualisation et d'analyse particulièrement pertinents pour la compréhension du film. VF et VOSTF.- HI, MOM! bénéficie d'une préface de Samuel Blumenfeld et surtout d'une analyse comme toujours diaboliquement intelligente de Jean Douchet, qui en 22' donne des clés d'interprétation pénétrantes. VOSTF uniquement. Préférer de loin cette édition Carlotta à l'ancienne édition MGM, sottement affublée du titre Les Nuits de New York, non seulement pour ces très bons suppléments, mais aussi parce que le master est restauré pour l'édition Carlotta.Des films qui ne plairont peut-être pas aux férus de romanesque - on est assez loin ici d'un de ses films ultérieurs comme L'Impasse par exemple - mais plus qu'intéressants, et pas que comme documents sur l'époque à laquelle ils ont été conçus. Par ailleurs, on y voit De Niro s'épanouir, pas encore au sommet - il le sera très vite - mais déjà à facettes, capable d'imitations (de militaire, de facho, de flic, en particulier) et de scènes irrésistibles.Du 3,5 étoiles qui en deviennent 4 par la grâce d'éditions éclairantes qui savent mettre en valeur les films.
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