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• Sorti le: 2001-12-18
• Formats: NTSC, Import

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14 internautes sur 14 ont trouvé ce commentaire utile.
Hommage à Pinter
Par Mr. Daniel Zehnacker
Harold Pinter, génie britannique décédé en 2008, et qui avait écrit le scénario de certains films de Losey, faisait une apparition rapide dans "Accident" où il interprète un type quelque peu loufoque que Dirk Bogarde, le "héros" du film, vient consulter sur les conseils d'un de ses amis, professeur comme lui à Oxford (Stanley Baker) afin d'intégrer certains programmes de télévision où Baker faisait des apparitions lui permettant de parler de tout (anatomie, astrologie, philosophie, baratinologie...).Comme souvent chez Losey, et surtout durant toute cette période des années 60 qui vit l'éclosion de tout un cinéma européen d'une richesse inouie visant à nous faire comprendre que ce que nous disions ou faisions ne correspondait pas forcément à ce que nous pensions intérieurement, au lieu de s'intéresser à ce que Bogarde désirerait faire au sein de la télé, Pinter lui reparle carrément de la fille du collège d'Oxford, Francesca, avec laquelle Bogarde entretint une liaison, dix ans plus tôt.Et Bogarde, médusé, qui ne se souvenait même pas de ce flirt de jeune professeur, en profite pour téléphoner à Francesca, à tout hasard, au cas où... La scène des retrouvailles est courte, mais mémorable. D'un chic extraordinaire, d'une émotion classieuse. Il faut dire que Francesca est jouée par Delphine Seyrig, au sommet de sa fascinante beauté. Regards caressants, intérieurs soignés, et dialogue décalé. Ils parlent pour ne rien dire, et ce qu'ils disent ne correspond pas à ce que l'on voit sur lécran. Du grand art, voulu par Pinter, le scénariste, et accepté par Losey, le réalisateur.Un peu plus tard, après cette rencontre, Bogarde assiste à un match sportif en plein air, dans le cadre de l'université où il enseigne, et il se retrouve aux côtés du recteur, le père de Francesca. Il en profite pour lui dire qu'il a rencontré celle-ci à Londres, et qu'elle l'embrasse. Et le recteur, imperturbable, réplique : "Embrassez-la donc pour moi, quand vous la reverrez!". C'est d'un cynisme incomparable, donné à froid comme la lame d'un couteau, comme tout le sujet du film qui navigue lucidement entre faux-semblants et hypocrisie bourgeoise, où l'accident n'est que le prétexte à une histoire de possession qui friserait presque l'indécence si elle n'était aussi intelligemment présentée.

4 internautes sur 4 ont trouvé ce commentaire utile.
Ah Bogarde!
Par Sylvia
Un excellent film de Losey qui retrouve son acteur fétiche après The Servant. L'ambiance de frustration y est incroyablement ressentie par le spectateur. Bogarde y est admirable, comme d'habitude...

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