Beethoven - Intégrale des Symphonies Descriptions du produit:
Détails sur le produit
- Rang parmi les ventes Amazon: #240862 dans Musique
- Marque: Deutsche Grammophon
- Sorti le: 2003-01-28
- Nombre de disques: 5
- Formats: Coffret, CD
- Dimensions: .75" h x
5.25" l x
5.50" L,
.34 livres
- Durée: 23475 seconds
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1 internautes sur 1 ont trouvé ce commentaire utile.L'évolution du style de Jochum
Par Pèire Cotó
Dès avril 1932, âgé de 29 ans, Eugen Jochum (1er novembre 1902-26 mars 1987) enregistrait tout ou partie d'une symphonie de Beethoven, avant de faire de même pour Bruckner. Il a ensuite enregistré trois intégrales, celle-ci, la première, pour Deutsche Grammophon de 1952 à 1961, puis une seconde pour Philips avec le Concertgebouw Beethoven : Les 9 Symphonies à la fin des années 60, enfin la dernière avec le Symphonique de Londres (LSO) en 1977-78, qui ne me semble pas être très connue. Aussi, il serait naïf de chercher quelque chose de "brucknérien" dans ces interprétations, pas davantage que dans ses enregistrements de Haydn (Deutsche Grammophon, Berlin Classics). C'est presque toute la musique allemande qui était la spécialité d'Eugen Jochum : ""Er muß entbrucknert werden" (Veronica Jochum-Von Moltke). Cette intégrale le "débrucknérise" suffisamment.Pendant l'hiver 2003, quand cette intégrale est sortie, je l'ai tout de suite achetée, mais je l'ai trouvée assez inégale. Je viens de la réécouter entièrement et j'ai sensiblement modifié mon point de vue sur plusieurs symphonies. Mais il est certain qu'il n'y a pas une unité de conception. Les premières œuvres enregistrées ( 9e, 7e, 3e, 6e) l'ont été en mono et il est évident qu'il n'était pas prévu à l'époque qu'elles s'intègrent à une intégrale, les autres symphonies et ouvertures datent de 1958 à 1961 et sont bien entendu en stéréo.Pour quelles raisons certaines symphonies sont-elles plus passionnantes que d'autres ? ce n'est pas une question d'orchestre, celle avec les Berliner Philharmoniker (60% du total) ne sont pas préférables à celles avec l'Orchestre Symphonique de la Radio bavaroise, l'orchestre fondé et dirigé par Jochum jusqu'en 1961, même si les Berlinois ont plus d'homogénéité que n'en avait au début l'orchestre de Munich. Il semble bien que jusqu'en 1954 environ, Jochum était plus ou moins influencé par Furtwängler (avec une battue bien plus précise) et qu'ensuite il se soit dégagé de cette influence. Mais la 9e de 1952, par exemple, abonde en phrasés nettement dessinés et personnels, en passages incisifs ou au contraire d'une douceur chaleureuse, à côté d'autres qui font penser à son illustre modèle. Néanmoins, les symphonies les plus récemment enregistrées sont dans l'ensemble les plus personnelles, avec une tendance au staccato, un style engagé, passionné et plutôt dionysiaque, associés à une volonté de faire entendre clairement l'architecture. Il paraît difficile de trouver ailleurs un Beethoven plus vivant et plus naturel. Il y a à toute époque chez ce chef un refus de toute pose complaisante et même une indifférence à la beauté du son pour elle-même, cette dernière n'étant pas absente mais étant donnée par surcroît. Le tempo est presque toujours celui qui convient, ni trop lent ni trop rapide et le rubato n'est pas absent, même dans les œuvres enregistrées entre 1958 et 1961, mais il n'est pas excessif ni décoratif; il ne nuit pas à la clarté des structures et ne s'oppose pas à l'impression de solidité, de tenue, de préférence pour une relative raideur (8e), plutôt que pour une souplesse liquide qui perturberait trop les lignes (cf. Bruno Walter avec Columbia). La finesse du dessin s'associe à la couleur, à la mise en valeur des timbres (ce qui n'est pas la préoccupation majeure de Furtwängler).Si on veut entrer dans les détails, la Pastorale, enregistrée en 1952 avec Berlin, est la seule négligeable, certains tempi trop lents n'étant pas justifiés par un contenu expressif suffisamment riche. Pour les ouvertures, au nombre de quatre, celle de Leonore II, enregistrée aussi avec Berlin, mais en 1961, intéresse assez peu au début; on peut penser que Jochum n'est pas arrivé à dégager suffisamment l'orchestre de ses habitudes de legato assez accentué prises avec Karajan, l'entente étant bien meilleure quand il dirige son propre orchestre. Patrick Szersnovicz (Le Monde de la Musique n° 273 de février 2003) estime que "les sommets du cycle sont atteints avec [la 7e) et [la 4e]". Je n'irais pas aussi loin pour ces symphonies et je trouve que les 1ère, 5e et 8e sont les plus passionnantes et réussies, typiques de ce style de la fin des années 50 dont j'ai parlé plus haut; mais l'Héroïque de février 1954, si elle garde une marque de ce que faisait Furtwängler dans cette œuvre, permet déjà de percevoir les éléments du style d'interprétation des années suivantes, y ajoutant par moments une dimension souterraine et mystérieuse qui fait se souvenir de la remarquable scène de la Gorge-aux-Loups qui est un des sommets du Freischütz de Jochum, chef particulièrement apte à faire accéder au fantastique. Cette Héroïque si engagée, si vivante, si agitée, émouvante et intérieure (Marche funèbre) s'oppose en tous points à celle très classique et axée sur la beauté formelle de Böhm en 1961 Beethoven : Symphonie n° 3 - Ouverture de Coriolan. La 8e, citée parmi les meilleures jamais enregistrées, est d'une rudesse à prendre ou à laisser.Je ne vais pas m'engager dans une description de l'interprétation de chaque symphonie. Je renvoie tout de même à mes commentaires de la 1ère Symphonie N°1 - Symphonie N°3 "Héroïque" et de la 5e Beethoven/Schubert-Jochum-Symphonies 5-8. Souhaitons que ce coffret très largement rempli (aucun CD à moins de 76' et deux dépassant 79'52'' !) soit réédité ou du moins que ses principaux éléments soient disponibles de façon plus régulière. La qualité du son, même pour les enregistrements en mono, est excellente, son "piqué" fait nettement entendre la pureté de dessin des phrases musicales, il n'y a donc aucune raison de priver les mélomanes de la conception de Jochum.
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