Katia Kabanova Descriptions du produit:
Détails sur le produit
- Rang parmi les ventes Amazon: #109081 dans DVD
- Sorti le: 2012-12-19
- Format vidéo: 1.77:1
- Nombre de disques: 1
- Formats: Classique, PAL
- Sous-titré en:
Allemand, Anglais, Français, Italien, Espagnol - Nombre de disques: 1
- Durée: 107 minutes
Commentaires clients
Commentaires clients les plus utiles
2 internautes sur 2 ont trouvé ce commentaire utile.production exemplaire
Par earthlingonfire
Commandée à Christoph Marthaler pour le Festival de Salzbourg 1998 par Gerard Mortier qui l'a emmenée dans ses bagages à l'Opéra de Paris où elle était encore reprise par Nicolas Joel presque treize ans après sa création (et avec une partie de la distribution d'origine), cette mise en scène a divisé les esprits. La longévité du spectacle ne prouve certes rien (sinon peut-être qu'il ne bouscule pas trop le public), la fidélité des artistes qui l'ont créé non plus, mais un peu plus tout de même : combien de chanteurs offriront des années de leur carrière et parcourront le monde pour avoir le plaisir de revivre la Flûte enchantée de La Fura dels Baus ou le Parsifal de Schlingensief ?On a reproché à Marthaler d'installer Katia dans un décor seventies soviétiques devenu un cliché de mise en scène aussi éculé que le Troisième Reich quelques années plus tôt, de servir au spectateur un réalisme glauque et laid. On a rarement souligné à quel point réaliste, cette mise en scène l'est peu : cette fameuse cour d'immeuble est-elle réellement une cour d'immeuble ? Dans quelle cour d'immeuble trouve-t-on du papier peint et des cadres aux murs, une table avec une nappe et des chaises, une armoire, une ouverture sans porte sur une chambre à coucher ? Ce décor cauchemardesque (et donc non réaliste) met en scène l'abolition de la frontière entre extérieur et intérieur, et à travers celle-ci, de la frontière entre public et privé. Ce cauchemar communautaire où le regard du flic, de l'indic, de la belle-mère e tutti quanti s'immisce partout, disloquant tout espace personnel où être chez soi, à soi et soi, et où par conséquent l'espace public tient lieu de chambre à coucher et de confessional, et devient le théâtre où l'intimité est livrée aux regards de tous, ce cauchemar communautaire, c'est bien le point commun entre le village russe du dix-neuvième siècle de la pièce d'Ostrovsky et le collectivisme post-stalinien, où les mentalités villageoises ou petites-bourgeoises n'ont jamais manqué de remonter à la surface et de se tisser avec le discours en vigueur. Qu'un être crie et chacun tourne le dos, fait semblant de ne rien voir ni entendre.Quant au caractère glauque de l'affaire, je donne entièrement raison à Marthaler de l'avoir assumé sans chercher à le contrebalancer ou à l'atténuer, dans une pièce parfaitement sordide en définitive. On a jugé obscène le jet d'eau figurant les ébats (inventés par le metteur en scène) de Kabanicha. Est-ce à dire que si Marthaler n'avait pas inventé l'inconduite de Kabanicha, celle-ci ne serait pas une hypocrite ? Ou bien que son hypocrisie n'est pas obscène ? Cette scène ne fabrique pas une obscénité, elle traduit scéniquement une obscénité intrinsèque au texte : le metteur en scène fait donc exactement son travail.On a déploré le remplacement de la Volga par un vulgaire jet d'eau rouillé. L'argument tiendrait si le fleuve était l'horizon poétique de l'ouvrage, alors qu'il en est l'exact opposé : à la fois un mur bouchant la perspective et un dépotoir où la société jette ceux dont elle ne sait que faire (voir les poubelles qui ponctuent l'espace).Le sens de la caractérisation par le détail théâtral est remarquable, notamment pour Kabanicha implacablement résumée par ses conduites rituelles à la jonction du grotesque et du terrifiant, et Katia.Les interprètes sont globalement excellents, à commencer par Jane Henschel et Angela Denoke, transcendant leurs quelques imperfections vocales par leur implication dans leur personnage et la mise en scène.L'Orchestre philharmonique tchèque est de la partie. Pour couronner le tout, on aurait préféré Mackerras ou Belohlavek, mais Cambreling, bénéficiaire du favoritisme de Mortier, s'en tire plutôt bien.Tout compris, une production exemplaire d'un des chefs-d'œuvre lyriques de Janacek et du vingtième siècle.
Prix: Cliquez ici - Amazon.fr!
Offers: Cliquez ici - Amazon.fr!
Commentaires en ligne: Cliquez ici - Amazon.fr!
