Debussy - Pelleas et Melisande / Gardiner, Alliot-Lugaz, Le Roux, Opera National de Lyon [Import USA Zone 1] Descriptions du produit:
Détails sur le produit
- Rang parmi les ventes Amazon: #128339 dans DVD
- Sorti le: 2002-05-14
- Format vidéo: 1.33:1
- Nombre de disques: 1
- Formats: Classique, Plein écran, NTSC, Import
- Langue d'origine:
Français - Sous-titré en:
Anglais - Durée: 146 minutes
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4 internautes sur 4 ont trouvé ce commentaire utile.Trop loin dans l'onirisme, mais fascinant
Par Titus
Pelléas est souvent présenté comme l'opéra du mystère, de l'onirique, de l'indicible, du non-dit. Mais la mise en scène par Pierre Strosser en 1985 va trop loin. Ceux qui ne connaissent ni n'aiment cette oeuvre lui reprochent habituellement (et à tort) une absence d'action, et des personnages échangeant des dialogues de sourds. Pour moi, les choix de Strosser apportent de l'eau au moulin de ces détracteurs.Le décor unique est très simple : un beau parquet à damiers, quelques rares éléments de mobilier, sur le côté droit le mur d'une vaste pièce de style Napoléon III, comportant plusieurs portes-fenêtres par lesquelles s'engouffre la lumière, tantôt le bleu de la nuit, tantôt le rose, tantôt l'or de midi. Ailleurs, tout disparaît dans la pénombre. L'ensemble, grâce aux éclairages, est très beau. Mais il n'y a ni forêt, ni fontaine, ni grotte, ni tour.Et surtout l'Action est très détachée du Texte. Ainsi pour la scène de la forêt, on voit un Golaud sans barbe, vieilli, assis dans un fauteuil, qui échange avec Mélisande invisible. Ce Golaud-là se remémore un passé douloureux ; en ce sens Strosser reprend une idée de Maeterlinck qui ouvrait sa pièce par une scène (coupée par Debussy) évoquant le dénouement final. Pour la scène de la Fontaine, Mélisande se sert un verre d'eau. Pour la grotte au bord de la mer, une lumière bleu vient d'une fenêtre, et Pelléas allume un candélabre : "Oh ! Voici la clarté !". Aucune petite fille n'est visible à l'acte 5, et au moment de mourir Mélisande se lève d'un fauteuil pour quitter la scène par une porte-fenêtre. Tous les personnages regardent vers la disparue, ce qui est une faute de mise en scène si l'objectif était de symboliser l'envolée de l'Ame, car le spectateur est perdu.Le jeu imposé aux acteurs renforce encore la dimension du rêve. Les personnages sont statiques, et presque systématiquement seul l'un regarde l'autre. Au mieux on se croirait dans une peinture de Paul Delvaux, avec une Mélisande énigmatique. Au pire, cela ne "marche" pas, notamment pour la déclaration d'amour de l'acte 4, avec Pelléas qui au début ne regarde pas Mélisande, et reste toujours loin d'elle même au moment du baiser.Lorsque Golaud tue Pelléas, il le tient longuement enlacé, suggérant que la relation entre les deux demi-frères est plus profonde que celle que chacun d'eux peut avoir avec Mélisande constamment distante.La caméra tourne volontiers autour des interprètes ; de manière fort inhabituelle, le réalisateur utilise un objectif grand-angulaire pour filmer un personnage en gros plan, l'autre apparaissant très réduit en arrière-plan. Il n'y a aucun spectateur, l'oeuvre a été spécialement enregistrée pour la vidéo en 1987 à Lyon.Et la musique ? John Eliot Gardiner est tout simplement extraordinaire à la tête de l'Orchestre de l'Opéra de Lyon. Il soutient parfaitement les chanteurs, et pour la première scène devant le château on croirait entendre la mer. A propos de la partition publiée deux ans après la Première de 1902, Gardiner déclara y avoir détecté et corrigé 470 erreurs ; selon lui elle souffrirait de révisions dues à la censure et au mauvais accueil de l'oeuvre. Gardiner a par contre opté pour les interludes orchestraux courts (1), puisqu'ici l'ouvrage se déroule comme une ligne continue, sans changement de décor. Ce choix est cohérent, mais toute note de Debussy m'est précieuse, aussi je le regrette.Les chanteurs-acteurs sont globalement excellents, et adhèrent pleinement au jeu voulu par Strosser. Dans ce cadre, Colette Alliot-Lugaz, qui ne fait pas ses 40 ans, incarne une Mélisande belle, énigmatique et froide, et à 32 ans François le Roux joue un Pelléas fragile et rêveur. José Van Dam demeure un Golaud vulnérable et coléreux, dans la continuité de ses interprétations avec Karajan puis Abbado. Dans le registre de la colère il chante moins qu'il ne hurle ; son numéro d'acteur domine celui du chanteur.Roger Soyer (Arkel) n'a plus la facilité manifestée en 1978 avec Baudo, mais reste supérieur à la moyenne. Jocelyne Taillon (Geneviève), également présente chez Baudo puis Jordan, n'encourt aucune critique. Françoise Golfier (Yniold) est très androgyne, dans l'aspect comme dans le chant pour lequel elle sait recréer la fragilité d'intonation d'une voix de jeune garçon.En résumé : cette version est certainement la mieux chantée de toute la vidéographie ; mais un opéra n'est pas que de la Musique !La Mise en scène ne peut susciter qu'un profond ennui chez la plupart des spectateurs, qui en outre auraient du mal à supporter une atmosphère d'une infinie tristesse ; elle ne saurait donc faire l'objet d'un premier choix. Elle n'est pas pour autant une vaste fumisterie : le mélomane qui connaît bien l'oeuvre et accepte le décalage entre le texte et l'action, pourra apprécier cette mise en scène en ce qu'elle constitue la quintessence d'une vision très répandue en France, celle d'une poésie pâle et distinguée, pour ne pas dire niaise (je reprends ici des mots de Boulez écrits à propos de certaines approches musicales ; Gardiner n'encourt pas ce reproche). A Glyndebourne en 1999, Graham Vick reprendra quelques idées de Strosser, mais aboutira à une réalisation bien plus accessible et sensuelle.Ce DVD peut valoir 4 étoiles pour les mélomanes avertis, y compris moi-même ; j'en décerne 3 seulement, pour ne pas induire en erreur la majorité des lecteurs.(1) Debussy commença par écrire les interludes musicaux retenus ici par Gardiner. La première répétition révéla que ceux-ci étaient trop courts pour permettre les changements de décors lors des tombers de rideau ; aussi Debussy récrivit-il en un temps record des interludes "longs", toujours utilisés depuis la Première.
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Par Classic'Hall
... pour moi c'est sans doute le cas. Diction parfaite et orchestre génial, elle se place à côté des Karajan, Abbado ou Guy. Dommage que la mise en scène soit si pauvre. Donc à écouter plus qu'à voir.
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