Herbert Kegel dirige : Symphonie Fantastique - Concertos pour violon & alto - Gurrelieder - War Requiem - Carmina Burana - Pulcinella - Le Chant du Rossignol - Wozzeck (extraits) - Moïse et Aaron etc AcheterHerbert Kegel dirige : Symphonie Fantastique - Concertos pour violon & alto - Gurrelieder - War Requiem - Carmina Burana - Pulcinella - Le Chant du Rossignol - Wozzeck (extraits) - Moïse et Aaron etc Descriptions du produit:
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- Rang parmi les ventes Amazon: #267668 dans Musique
- Sorti le: 2002-03-23
- Nombre de disques: 15
- Formats: Coffret, Import
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Derrière le Rideau de fer, il y avait un autre Herbert
Par Mélomaniac
"Les enregistrements légendaires de Herbert Kegel" : malheureusement, l'éditeur n'a même pas inclus un quelconque livret de présentation dans ce gros boîtier de 15 disques qui se présente comme un hommage. Aussi, rappelons que Kegel est né à Dresde en 1920. Il y fréquenta le conservatoire où Karl Böhm fut son professeur de direction.Sa carrière est étroitement liée à la Radio de Leipzig dont il dirigea les choeurs et l'orchestre de 1949 à 1978 avant d'en devenir chef honoraire. Il prit également en main la Philarmonie de Dresde de 1977 à 1985.Son style austère et rigoureux le poussait vers la musique moderne et contemporaine. Défenseur des partitions les plus arides, il fut un zélateur infatigable des compositeurs d'avant-garde de l'ex Allemagne de l'Est.Son dernier enregistrement et son testament spirituel fut le War Requiem de Britten, avant qu'il ne disparaisse en 1990.Les deux orchestres entendus ici sont ses phalanges attitrées et les prises de son, qui s'échelonnent de 1960 à 1989, sont toutes excellentes.Tout le contenu de ce coffret n'est pas du meilleur Kegel et tout le meilleur de Kegel n'est pas dans ce coffret, mais le programme est en tout cas fidèle à son répertoire discographique.Sauf à vouloir montrer qu'un Kapellmeister se devait d'aborder le baroque, on doutera de la pertinence de consacrer un CD entier à des concertos de Vivaldi perclus d'académisme et de bon sentiment malgré la qualité des bois solistes. Les Stravinsky (Pulcinella) et Prokofiev (L'amour des trois oranges) sont fermement agencés mais manquent de vigueur et d'esprit de pastiche.Pour le reste, les interprétations se situent à un très bon niveau, voire atteignent à l'exceptionnel, si ce n'est au "légendaire" revendiqué par le sous-titre.Goldmann, Schenker ou Dessau sont emblématiques du répertoire d'avant-garde que défendit Kegel mais font office de remplissage pour combler les CD 1, 2 et 3. Il aurait sans doute été préférable de leur dédier un volume spécifique : les archives de la VEB auraient aisément permis de le compléter avec des oeuvres de Hartmann, ou Blacher dont il fut l'élève.En 1978, l'enregistrement du "Threnos" de Penderecki (étreignante pièce pour 52 cordes en souvenir des victimes d'Hiroshima) nous rappelle le courage d'un homme qui avait osé jouer cette partition au Komische Oper de Berlin malgré les pressions qui s'exercèrent contre lui. Le chef allemand s'y montre moins violent que le compositeur lui-même à la tête de l'orchestre de la radio polonaise, mais il exalte comme personne l'audace de l'instrumentation et l'inventivité de ses procédés bruitistes.Cette direction analytique, claire et attentive le prédisposait également à l'accompagnement des solistes, comme le révèlent les méticuleuses lectures des Concertos de Bartok et de Berg avec Davia Binder, Gyorgi Garay et Manfred Scherzer.L'interprétation la plus surprenante reste cette Symphonie Fantastique de 1984, méconnue, presque méconnaissable, hantée de songes funestes : les Rêveries sont parées d'une lueur crépusculaire qui se laisse à peine percer par des passions perturbantes. Le Bal valse avec une grâce émue et la Scène aux champs, étirée en longueur, devient un thrène wagnérien sur lequel plane le souvenir de la bien-aimée. Assombri, le Sabbat s'enténèbre d'une solennité funèbre dès que résonne le glas des cloches.La première Symphonie de Chostakovitch surprend également par son tempérament allusif, étrange, dérangeant qui rapproche paradoxalement cette oeuvre juvénile de l'introspection des ultimes opus.La première Symphonie de Mahler est galvanisée par les somptueuses couleurs de la Philarmonie de Dresde, qui ne démérite jamais face à sa consoeur de la Staatskapelle : opulente, surpuissante, exultante dans le Finale. Kegel avait aussi gravé, avec sa compagne Celestina Casapietra dans le Lied final, une magnifique Quatrième, absente du présent coffret mais que l'on peut encore se procurer séparément.La lecture de la Quatrième de Sibelius reste un témoignage absolument essentiel : concentrée sur le matériau sonore, elle n'offre aucune rédemption et manifeste l'âpreté et la désolation de cette partition assez proche de l'esthétique de la Seconde Ecole de Vienne. Ce n'est pas un hasard puisque Kegel en était le spécialiste, comme nous le rappellent ces miniatures weberniennes, saisies dans leur dimension aphoristique, ou cette colossale Passacaille de l'opus 1.Kegel, formé très tôt à la direction vocale, fut aussi un talentueux chef lyrique, avocat des grands opéras du Vingtième siècle. Chantés par Hanne-Lore Kuhse en 1965, les trois extraits de Wozzeck donneront envie d'entendre l'intégrale qu'il grava huit ans plus tard avec Théo Adam et Gisela Schröter dans les rôles principaux. Le chef allemand détenait une extraordinaire maîtrise pour manier les grandes fresques chorales, comme le montrent ce War Requiem et ces Gurre-Lieder rendus à leur touchante émotion postromantique, ou pour clarifier les structures les plus abstraites tel l'enchevêtrement contrapuntique de Moïse et Aaron.A l'instar de Jochum, il s'illustra régulièrement dans les cantates et drames scéniques de Carl Orff. On pourrait tout de même discuter du choix de faire figurer les Carmina Burana gravés en 1960, fort honorables, plutôt que le remake de 1974, rayonnant de spiritualité et de poésie.Afin d'éclairer l'image excessivement austère, accréditée par le sévère portrait de la photo du boîtier, gardons le plus souriant pour la fin : écoutez donc ces Tableaux d'une exposition, exceptionnels de licence interprétative : sans abuser de la liberté consentie par le chef, les pupitres de Leipzig rivalisent de fantaisie, de malice, d'authentique virtuosité individuelle. Cet enthousiasme culmine dans une Grande Porte de Kiev étourdissante où les micros de la VEB Deutsche Schallplatten connurent là un jour terrible !
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